Royaume de France, an 2022 ; Terre de titres et de rangs, la France Sorcière oscille entre ancien temps et modernisme. Palais d'or et pierres lumineuses, corsets et mouches sont encore appréciés par la haute noblesse, notamment à l'occasion des grands bals, mais jugés terriblement désuets par un peuple qui souhaite plus que tout avancer avec son temps. Depuis la Seconde Guerre des Sorciers (1994-1998) qui a secoué l'Angleterre, la communauté magique internationale est en perpétuelle évolution. Partout à travers le monde résonne la même devise : le moldu est à la mode et, n'ayant jamais été à cheval sur la pureté du sang, la France y a tout naturellement pris part au lendemain de la guerre. Tant à travers le pays que parmi les sorciers ayant afflué par portoloin sur les rives britanniques pour participer à la reconstruction massive de la Perfide Albion, on ne cessait, à l'époque, de scander les litanies du moment, parmi lesquelles « Plus jamais ça », ou encore, « Je suis moldu ». Ce tout nouvel état d'esprit a fini par s'imposer dans différents domaines : la culture et la vie quotidienne des sorciers [ portoloin ] ont peu à peu été transformées par ce tout nouvel engouement pour la mixité, tandis que le principe du sang et de l'ascendance est devenu tabou. Une diversité en demi-teinte cependant, puisque une éternelle dichotomie persiste en France : celle du prolétariat et de l'aristocratie. Si le système des castes a longtemps semblé inaltérable, l'étrange appel à une résistance, lancé le 23 juin 2021, a officialisé la volonté de certains de bouleverser les codes. « Ensemble, plus forts que les puissants » ; tel est le message qui a brillé en lettres ineffaçables sur les murs du gouvernement (le Magistral), pendant une semaine entière, avant de s'estomper de lui-même. Son auteur ? Un groupe d'anonymes sans leader, mais dont les intentions sont clairement révolutionnaires et anti-royalistes : les Indivisibles.