Une meilleure amie est comme un trèfle à quatre feuilles; difficile à trouver et chanceux de l’avoir
« Je ne dors pas la ce soir ! » annonçais-je d'une voix nette à ma colocataire. Il m'arrivait de partir comme ça, pour squatter un autre lit. Elle me salua d'un signe de la main avant de reprendre conscience d'une chose, D'une voix légère, elle me demandait si je voulais qu'elle m'accompagne, ce que je refusais en jetant négligemment mon baluchon sur mon épaule. Pour une fois, je savais où j'allais. C'était la seule exception à la règle, mais où que je sois, j'étais capable de retrouver la chambre de Zeyneb, l'étudiante du Caire qui au fil du temps était devenue ma meilleure amie. Elle m'énervait, parce qu'elle me ressemblait plus que je ne voulait l'admettre. Mais je l'adorais aussi, parce qu'avec elle, je savais que je serai comprise et pas jugée sur les choix. Puis de toutes façons, généralement, on avait les mêmes. Je refermais la chambre de Constance la Prude du côté féminin de Saphiroy, puis, sautillant gaiement et chantonnant un de ces airs vieux d'une vingtaine d'années, j'avançais vers les loges d'honneur. J'avais hâte d'un côté de lui montrer mes quelques progrès en arabe, langue que j'avais commencé à apprendre en rapport avec sa première réflexion, celle qui nous avait fait nous rencontrer. Je faisais encore bien des fautes, des lettres zappées, changées, oubliées, des mots inventés, transformés. Mais dans l'ensemble, ma princesse du sud me comprenait. Dans mon baluchon porté à bout de doigts, mon nécessaire de la nuit et du chocolat, spécialement choisi dans une boutique moldue renommée pour satisfaire nos papilles. Je savais parfaitement bien que je ne repartirai pas avant le lendemain matin, je prévoyais donc toujours ce qu'il fallait. Peut-être devrais-je en laisser un dans la chambre de mon amie, ça m'éviterai d'avoir à toujours tout trimballer tout le temps.
Je n'ai eu aucun mal à me retrouver devant la porte où en lettres d'or était inscrit le nom du « CAIRE ». Je toquais une fois, un coup sec, avant d'ouvrir la porte pour y retrouver ma princesse à moi. Sans ménagement, je refermais la porte, avançant vers son espace, m'installant sans me poser de question sur le pied de son lit. « Salut ma grosse ! Il reste des gâteaux ? » Petites références à nos textos envoyés plus tôt. J'espérais bien qu'elle m'en avait laissé au moins un peu. J'aimais bien ces goûts d'orient qu'on pouvait y retrouver. Mon baluchon relevé et posé à mes pieds, je jetais un œil vers le lit de sa camarade de chambre, bien fait et surtout très vide. « Elle est pas la Shéhérazade ? » Je n'arrivais pas à me souvenir de son prénom, qui était pourtant assez simple dans ma tête. Je l'avais donc affublée de ce surnom, bien plus évident pour moi. Avant de sortir la boîte de chocolat de mon baluchon, je la délivrai de son emballage, à savoir mon pyjama, que je posais sur le sol de manière très négligée. Sur mon visage, ce sourire victorieux, annonceur d'une bonne soirée passée en compagnie de ma brunette favorite. Je plongeais ma main dans la boîte, pour un mettre un dans ma bouche. Je me réinstallais ensuite plus confortablement sur le lit de mon amie, prête à l'écouter. « Raconte, y'a quoi de neuf dans les loges d'honneur ? Y'a des infos croustillantes ? » Généralement, les ragots ne m'intéressaient pas. Mais avec Zeyneb, c'était une toute autre histoire. Je savais que la nuit serait courte. Mais tant pis !
Ses doigts bagués dansent dans l’air mimant les notes de musique qui s’échappent de son téléphone portable. Elle n’a pas pris le soin de brancher des écouteurs dans son appareil, que les autres se plaignent de la voix de Fairuz s’ils le veulent, elle s’en fiche. Pour toutes les fois qu’ils écoutent 100% Wrock à en faire trembler les murs, ils peuvent bien lui passer une chanson de sa chanteuse libanaise préférée - enfin si on oublie Nancy Ajram qui a incroyablement mal vieilli depuis qu’elle est gamine d’ailleurs, ce qui n’empêche pas que l'on joue ses vieux morceaux à la Lune Rousse. On lui a raconté qu’à Poudlard et même à Beauxbâtons fut-un temps, les technologies ne marchaient pas et étaient systématiquement grillées par les ondes magiques. Elle a du mal à y croire, elle qui a quasiment grandi avec, qui ne sait plus se débrouiller sans. Seul le fait d’avoir su mélanger magie et techniques moldues aura su permettre aux sorciers comme elle de faire un usage libre des téléphones et réseaux sociaux qui vont avec. C’est-là néanmoins que s’arrête sa compréhension du pourquoi du comment. Tant qu’elle peut envoyer des messages à sa meilleure amie et lui dire de venir la retrouver dans loges réservées aux étudiants étrangers, sans avoir à aller la chercher en usant du passage secret menant à la salle commune des saphiroy, elle se moque bien de savoir comment ça marche. Si ça avait eu un intérêt quelconque pour elle, elle aurait choisit d’étudier les sciences. La chanson prend fin et, avant qu’un quelconque chanteur égyptien ne vienne lui brailler aux oreilles, elle éteint l'application musique sur son téléphone et allume plutôt la radio posée sur sa table de nuit, encore branchée sur le SkyFM qu’elle a écouté la veille. Prise dans la chanson sur laquelle elle fredonne gaiement, elle entend à peine les trois coups portés à la porte de sa chambre. « Salut ma grosse ! Il reste des gâteaux ? » Zeyneb se met en position assise sur son lit et baisse considérablement le volume de la radio avant de présenter son majeur à Hélène en guise de toute salutation. Elle sait l’insulte anodine et ne s’en offusque pas véritablement. « Pour qui tu m’prends ? » Elle tire justement le premier tiroir de sa table de nuit et sort la boîte de baklavas que lui ont envoyé ses parents. Quand elle habitait encore avec eux, elle se plaignait constamment de leurs voyages, rêvait de stabilité, au lieu de quoi en arrivant à Kheops elle fit tout son possible pour quitter sa maison et rejoindre Beauxbâtons et aujourd’hui, chaque fois qu’on lui envoie une carte, elle regrette de ne pas être avec eux. Peut-être que c’est simplement qu’elle aime à se plaindre, aime avoir de quoi geindre, de quoi se faire entendre. Quoiqu’il en soit, elle jalouse ses parents pour leur récente excursion au Liban et se contente difficilement des simples gâteaux qu’ils lui ont envoyé, quoique son estomac lui, n’ait eu aucune mal à les apprécier.
« Elle est pas la Shéhérazade ? » Elle sursaute, prise de court. Elle panique l’espace d’un instant, remerciant les bonnes fées qu’elle n’a jamais eu qu'occupée à déballer de ce qu'il reste des mignardises orientales, elle ne fasse pas face à Hélène. Est-elle démasquée ? Elle s'assène une claque mental, il est toujours temps de nier en bloc, de prétendre ne rien savoir de ce pseudonyme. Elle ose jeter un coup d’œil rapide à sa meilleure amie et réalise que celle-ci ne fait que parler de sa colocataire dont le lit est vide. Elle comprend que le choix malencontreux de surnom que la jolie française lui a trouvé n’est qu'innocent qu'il n'est pas conscient et destiné à la faire sortir de sa cachette. Ce n'est pas le genre d'Hélène de toute façon. Machinalement elle touche l'amulette qui repose sur sa poitrine. « Nope. » Se contente-t-elle de répondre avec un peu de retard alors qu’Hélène sort déjà son pyjamas de son baluchon. Yosra, la fameuse colocataire, est avec son petit-ami ce soir, petit-ami qui semble changer de semaine en semaine. Zeyneb a donc la chambre pour elle seule, d'où les messages envoyés à Hélène; l'arabe n'aime pas dormir seule. Sa meilleure amie lui présente enfin le Saint-Graal: la boîte de chocolat qu’elle a demandé en l’invitant et s’installe près d’elle sur le lit. « Raconte, y'a quoi de neuf dans les loges d'honneur ? Y'a des infos croustillantes ? » Elle hausse une épaule, mais un petit sourire étire ses lèvres teintées de carmin, elle ne s’est pas encore démaquillée, elle préfère son reflet pourvu d’un minimum de fond de teint. « Oh l’truc habituel. J’pense qu’une des rosebeefs a envie de sortir avec un autre rosebeef. » Elle attrape un chocolat de la boîte apportée par sa camarade. « Tu sais la rouquine avec l’autre au cheveux quasi-blancs là. » Ils sont trop jeunes pour qu’elle ait pris les peine d’apprendre leur nom et ce alors même qu’elle réside avec eux dans la loges d’honneur et qu’elle leur a de toute évidence prêté suffisamment d’attention pour repérer les regards qu’ils se portent. Peut-être qu’elle se trompe ceci dit, ça ne serait pas la première fois. « Puis ils devraient rendre les chambres mixtes, vu le temps que Victoire passe dans celle de Ted et vice versa. » Un petit clin d’œil ponctue ses propos. Eux elle les connaît, ils ont son âge d'abord et si Victoire est en partie vélane son petit-ami est métamorphomage, ce qui est amplement suffisant pour qu’elle veuille faire leur connaissance.
Une meilleure amie est comme un trèfle à quatre feuilles; difficile à trouver et chanceux de l’avoir
Cette fille était formidable. Je ne m'offusquais pas de sa salutation peu polie et pas vraiment digne de nos rangs. En vérité, c'est même à peine si je l'avais remarquée. La voir sans la voir. J'étais tellement habituée a ce genre de gestes venant de la part de ma sorcière du sud qu'ils étaient devenus presque normaux. A savoir que les gens normaux ne trouveraient pas ça normal, mais on est pas normales donc ... Pour qui je la prenais ? « Bah t'es ma grosse ... et puis tu m'as menacée de tout manger aussi ... j'ai la preuve ! » Je posais la main sur mon portable, tendrement calé contre mon sein, ce que je faisais tout le temps quand je n'avais pas de sac à main. Bon elle n'avait pas envoyé ça noir sur blanc, mais c'était ce que ça voulait dire. Du coup, pour en avoir au moins un parmi les résistants, je plongeais ma main à peine la boite ouverte sur le lit. J'ai hésité entre le gober pour un prendre un second, et le savourer. Finalement, j'en prenais un deuxième de ma main libre en croquant la moitié du premier. Un délice. On avait nos propres délices en France, mais eux ... ils étaient quand même très forts ! Occupée à calmer mon estomac, je ne fis qu'à peine attention à sa réaction en demandant si sa colocataire n'était pas la. C'était plus une observation qu'une question nécessitant une réponse, parce que j'avais pu m'en apercevoir toute seule, qu'elle n'était pas la. Voguant entre chocolat et gâteaux, je hausse les épaules à sa réponse quant à sa colocataire et j'écoute les infos croustillantes qu'elle a à m'apporter sur les loges d'honneur. Un premier couple parmi les plus jeunes visiblement. Tête posée contre le mur je cherchais de qui elle pouvait bien parler. La rouquine, y'en avait plein des rouquine .. mais "mec aux cheveux blancs" me fit apparaître son visage d'une seule image. Je ne lui avais jamais parlé, mais je pense que nous étions de toutes manières physiquement incompatibles !
Le couple suivant par contre, je le connaissais. J'avais eu l'occasion je crois je parler avec la belle blonde une fois ou deux, comme ça. Lui par contre, ne m'était connu que de visage et de réputation. « Mouais, les jeunes d'aujourd'hui ne prennent pas le temps. J'sais pas ce qu'elle lui trouve, il est laid. Victoire, c'est la fille qui sort avec le métamorphomage non ? » A nouveau une question dont la réponse m'était connue, mais c'était juste pour situer et pour faire la conversation au final. J’acquiesçais grandement, les yeux rond et à une vitesse anormale quand elle parlait de faire des chambres mixtes. Ce me permettrait d'aller emmerder François un peu plus souvent et peut-être de veiller qu'une pouffe ne vient pas troubler son sommeil. « Je suis d'accord. On est adultes. Bon on ne sait pas tous se tenir, et pas en compagnie de tout le monde, mais quad même, on est plus des enfants par Morgane. » Niveau commérage, Zeyneb était au point dans les loges d'honneur, je l'étais dans les chambres de Saphiroy. Surtout sur un sujet en vérité. La chambre du De Colnet avec qui j'avais passé mon enfance. « Tu shais, dans nos jappartements, ya chune rumeur chi court. » Un nouveau gâteau m'empêchait de parler correctement. Je terminais difficilement de tout avaler sans avoir pris le temps de mâcher correctement, ce qui me gênait un peu. « On dit que y'a une pouffe blonde qui passe pas mal de ses nuits chez François de Colnet. J'sais pas ce qu'il peut leur trouver. Plus il change de copine, moins elles ont de cervelle. Tu crois qu'il aime les filles stupides ? » La réponse de Zeyneb m'importait beaucoup. Je faisais mine cependant de ne faire passer ça que pour des commérages dont je n'avais que faire, mais de les savoir déjà au stade de rumeur me touchait plus que pour n'importe quel autre homme ou femme de l'école. Qu'est qu'il pouvait bien leur trouver à ces greluches ! Sans attendre la réponse, j'attrapais un chocolat que j'avalais à nouveau sans vraiment le mâcher, un peu sous le coup de l'énervement.
« Mouais, les jeunes d'aujourd'hui ne prennent pas le temps. J'sais pas ce qu'elle lui trouve, il est laid. Victoire, c'est la fille qui sort avec le métamorphomage non ? » Zeyneb esquisse un sourire, Scorpius n’est pas plus son type à elle qu’il n’est celui d’Hélène et elle n’a pas les mots pour le défendre, non qu'elle aimerait le faire. Qui a les cheveux presque blancs à seize ans ? Ça n'inspire tout simplement pas confiance. Néanmoins puisqu'elle n'affectionne pas plus la rouquine qui lui fait les yeux doux en secret, elle se dit que le couple irait plutôt bien ensemble. C'est-à-dire si Scorpius rompt un jour pour de bon avec Agathe. Quant au reste elle soupçonne sa meilleure amie de poser la question sans réelle curiosité, elle sait sûrement de qui elle veut parler et n’a pas besoin de confirmation. Elle hausse une épaule et hoche la tête. « Ouaip. » Même si Victoire lui semble faire montre de réels sentiments à l’égard du Lupin, elle peut aisément comprendre l’attrait du jeune homme. Un métamorphomage c’est toujours bon à avoir dans ses contacts, d’où les sourires charmants qu’elle offre au couple quand elle les croise dans les couloirs. « Je suis d'accord. On est adultes. Bon on ne sait pas tous se tenir, et pas en compagnie de tout le monde, mais quad même, on est plus des enfants par Morgane. » Nouveau sourire. En réalité les chambres mixtes ne changeraient certainement pas grand chose aux mœurs des étudiants. Ceux qui veulent découcher trouvent toujours le moyen de le faire, que ce soit pour aller voir des amis comme Hélène le fait souvent avec elle, ou pour aller s’amuser sous les draps avec un membre du sexe opposé. Et puis c’est oublier, que pour certains pas besoin de chambres mixtes pour s’adonner aux mêmes jeux en toute légalité car ce n’est pas parce que la direction n’en parle jamais, que les étudiants non-hétérosexuels n’existent pas. « Et puis bon les rubissans en profitent déjà c’est pas très juste. » Elle secoue la tête, elle ne voit pas ce qui les différencie du reste du monde, pourquoi eux seuls ont droit à cette mesure avant-gardiste. Ça a avoir avec l’histoire de l’académie, elle le sait, elle l’a lu quelque part, mais elle ne comprend pas qu’un des directeurs du siècle dernier, ou de celui d'ailleurs, ne se soit pas dit que puisque l’expérience ne cause pas plus de trouble que ça dans les appartements de Rubis on pourrait l’étendre au reste. « Tu shais, dans nos jappartements, ya chune rumeur chi court. » Elle attrape un chocolat et haussa un sourcil, intéressée. Elle ne s’offusque pas des manières d’Hélène, elles peuvent tout se permettre quand elles ne sont qu’entre elles. « On dit que y'a une pouffe blonde qui passe pas mal de ses nuits chez François de Colnet. J'sais pas ce qu'il peut leur trouver. Plus il change de copine, moins elles ont de cervelle. Tu crois qu'il aime les filles stupides ? » Zeyneb finit de mâcher sa friandise sans se presser. Elle réfléchit. La vérité c’est qu’elle n’en sait rien. C’est facile et surtout drôle de spéculer sur les choix et les goûts des autres, de se moquer gentiment parfois, parfois moins, quand il s’agit de gens que l’on ne connaît pas. Seulement Hélène connait bien François, alors pourquoi a-t-elle besoin des spéculations de sa meilleure amie pour ce qui n’est censé être qu’une rumeur ? « J’sais pas. » Y a quelque chose qui cloche, dans la façon qu'a Hélène d'en parler. Comme si ce n'était pas qu'un simple ragot traînant dans les appartements de Saphir. N'en sont-elles vraiment qu'à l'étape commérage de la soirée, ou sont-elles déjà passées au niveau du dessus, celui des confessions et autres doléances, sans que Zeyneb n'ait été mise au courant ? « C'possible si on en croit son tableau de chasse. » Non que Zeyneb se soit déjà penchée sur la question avec grande attention, mais elle sait. Parce qu'elle entend toujours le nom de ses copines - généralement par Hélène elle-même - et qu'elle n'oublie pas.
Ce qui échappe le plus à l'étrangère, c'est la raison pour laquelle Hélène ne peut pas, si la chose l'intéresse un tant soit peu, demander directement ce qu'il en est à François. Zeyneb sait qu’ils passent encore du temps ensemble. Ça n’est peut-être pas aisé d’interroger un ami sur une rumeur qui le concerne cependant. Elle n’en sait rien, elle ne s’est jamais gênée pour le faire elle, si elle trouvait la rumeur en question crédible. Mais Hélène n’est pas Zeyneb. « Mais au moins si c’est le cas tu n’as pas de souci à t’faire. » rit-elle. Pour toute son innocence, Hélène n’est pas stupide le moins du monde, elle ne risque donc pas de faire office de proie à François. À moins bien sûr, que la raison pour laquelle elle n’ose pas aller le voir directement est qu’elle est un peu trop intéressée par la rumeur. Ça semble déjà faire plus de sens. Gobant un nouveau chocolat, Zeyneb s’abstient d’exprimer ses doutes à voix haute, mais prend note. Ça serait surprenant…quoique, le serait-ce vraiment ? Elle ne compte pas interroger son amie à ce sujet parce que si ses soupçons sont justifiés elle veut laisser à Hélène une chance de lui en parler d'abord. « Autre chose que l'on raconte chez les saphiroy dis moi ? » Elle aussi passe de temps en temps faire un tour dans les appartements de Saphir, mais comme elle n'y dort pas, il est évident que beaucoup de ragots passent à côté de ses oreilles pourtant attentives.
Une meilleure amie est comme un trèfle à quatre feuilles; difficile à trouver et chanceux de l’avoir
J'approuvais à nouveau. Ce n'était pas très juste que les rubis aient des privilèges dont nous autres écrins ou même les étudiants d'honneurs étions privés. « RÉVOLTE ! » Poing levé, bouche pleine de chocolat, j'avais décidé de m'indigner contre cette injustice. Si nous autres Saphiroy avions accès aux chambres mixtes, j'aurai forcé le destin pour être dans la même que celle de François et aucune fille n'aurai eu accès à cette chambre. J'aurai sans doute passé moins de temps dans celle de ma princesse du désert, mais qu'importe. J'attendais qu'elle me rassure un peu sur mes inquiétudes, mais j'aurai du me douter que ça ne serait pas le cas. Avec Zeyneb, pas de "Ma pauvre, chérie, il ne voit pas qu'il a un joyau sous les yeux" ou autre phrases de ce genre. Non, plutôt un "Oui bien sûr qu'il les aime connes vu son tableau de chasse". Boudeuse, je tape légèrement des pieds sur le lit. Le chocolat ne me suffisait plus à présent. « Il m’agace, il m’agace, il m’agace, il m’agace !!!!!! Tu as à boire ? » J'espérais que ma sœur de cœur comprendrait qu'un petit jus de citrouille ne me conviendrait pas. J'avais à peine finit ma bouche et fini de parler que ma main était déjà dans les gâteaux proposés par ma chère et tendre amie. Mes doigts purent en chopper deux ou trois, qui, pour le premier, ne tardèrent pas à rejoindre ma bouche. Avoir des sentiments pour quelqu’un qui s’en moquait était une bien dure épreuve, surtout pour un cœur de jeune fille. J’étais le meilleur, devenue la meilleure amie de François, je ne pense pas pouvoir être plus à ses yeux. Zeyneb me rassurait un peu. J’étais assez loin d’avoir le même quotient intellectuel que les conquêtes du potentiel futur duc d’Aquitaine. Puis entre moi et lui, elles n’étaient pas bien logées. C’était peut-être mieux ainsi.
J’envoyais contre mon palais une autre douceur, laissant mes pensées de côté, vagabonder où elles voulaient. Zeyneb s’intéressaient aux Saphiroy. Chose logique puisqu’elle ne passait pas beaucoup de nuits la bas, et c’était bien souvient le soir qu’on avait les infos les plus croustillantes. Je haussais les épaules. « J’en sais rien. J’ai dormi à l’infirmerie y’a trois nuits, et dans une salle de cours la nuit dernière. Et on peut pas dire qu’il se passe beaucoup de choses en ce moment ! Ou alors je n’ai pas de chance et ça se passe toujours quand je ne suis pas là. A part le lit de Messire De Colnet … je n’ai rien de bien croustillant ! J’en ai marre Binette, je crois que je l’aime en fait …» Y’a des fois, j’aimerai être un animagus où quelque chose dans le genre pour espionner à ma guise. Un truc bien répugnant qui les ferait fuir comme des lapines … remarque, un renard serait pas mal, que je puisse les bouffer par la suite les lapines. « J’ai envie de danser ! » Ca me prenait comme ça souvent, des envies à la noix, sur l’instant, que ce soit dans un établissement dédié comme en privé. Ca me permettait aussi de changer directement le sujet. Je venais juste de balancer un truc totalement impensable pour moi ! J’aimais ce crétin ! Je le savais, mais jamais je ne l’avais avoué à quelqu’un. Le dernier chocolat fondait dans ma main. Je l’avalais, léchant mes doigts de manière très peu noble.