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 ELYSEE, and she conquered them all.

Vers les étoiles, à travers les difficultés
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Elysée L. Berthelot
You don't mess with LOVE, you mess with the TRUTH.
Elysée L. Berthelot
❝ HIBOUX : 1142
❝ AUTRES VISAGES : Valentine de Boisbleau
❝ CÔTE DE POPULARITE : 4290
❝ MIROIR : Leighton Meester.
❝ CREDITS : Everdeen, Tumblr, Wild Hunger.
❝ DIALOGUES : indianred
❝ ÂGE : Vingt-quatre ans.
❝ STATUT SOCIAL : Petite Noblesse (héritière du Comté d'Anjou).
❝ OCCUPATION : Beauxbâtons, en huitième année. Parcours social et politique. Comice Rubissane et membre du Cercle de la Rosière.

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Elysée Louise Berthelot
I was born in a thunderstorm. I grew up overnight. I played alone. I'm playing on my own. I wanted everything I never had like the love that comes with light. I wore envy and I hated that but I survived
   
Carte d'identité NOM, PRÉNOM(S) • Élysée. Un prénom original. Symbole de pouvoir, paraît-il, dans le monde moldu. Un peu comme si, dès sa naissance, son prénom lui indiquait le chemin de sa destinée. Louise. Le doux prénom de sa grand-mère maternelle. Comme un dernier hommage que l'on peut rendre à une personne tendrement aimée. Berthelot. La digne famille comtale. Une fierté. Une richesse. Mais ce n'était pas assez. Il fallait plus, encore plus, pour arriver en haut.
   AGE, NAISSANCE • Élysée est née le vingt-trois mai quatre-vingt dix-neuf, à Angers. Si vous savez compter, vous aurez compris qu'elle a vingt-trois ans.
   NATIONALITÉ • Élysée est née en France et y a toujours vécu. Elle n'a jamais eu goût de découvrir autre chose. Elle aime son pays, sa patrie, sa nation et souhaite ne jamais en partir.
   ASCENDANCE • Élysée a une ascendance complètement humaine.
   TITRE • Élysée Berthelot est héritière du Comté d'Anjou, deuxième branche de la Maison Ombredame.
   ANNÉE D’ÉTUDE ET CURSUS • Elle est désormais en huitième année. C'est tout naturellement qu'elle se tourna lors de sa troisième année vers le parcours Social et Politique.
   RESPONSABILITÉS, ACTIVITÉS PARASCOLAIRES • Elle est la Comice de l'écrin Rubis. Elle fait également partie de l'Obédience Cercle de la Rosière.
   ECRIN • Choix 1 : (rubis).
   PATRONUS • Un aigle, bien sûr.
   GROUPE • Petite Noblesse.
Le protocole Elysée n'avait qu'un rêve : conquérir et régner. Arriver en haut des sommets, là où rien ni personne ne pourrait l'atteindre. Être celle sur laquelle tous les regards se portent. Celle pour qui l'on retient son souffle lorsqu'elle prend la parole. Ce rêve là était le sien, depuis toujours. Pourtant, dès qu'il posait les yeux sur elle, elle oubliait tout et perdait toute contenance. Soudain, sa raison de vivre n'existait plus. Il remplaçait tout ça. Il devenait son rêve, son oxygène. Dès qu'il détournait le regard, elle redevenait reine de ses faits et gestes. La conquête continuait, elle gravissait les marches pas à pas. Jusqu'à ce qu'elle ne retombe. Tragiquement. Inconsciemment. Mais, lui, il était là, là, toujours à ses côtés. Il l'observait en silence et comprenait ce qu'elle-même ne pouvait pas comprendre. Cette ambition, cette soif de pouvoir, finira certainement par consumer Elysée Berthelot. Par la ronger, petit à petit, lentement. Mais tant qu'il sera là, auprès d'elle, elle parviendra à se relever et à recommencer. Jusqu'à, peut-être, qu'il l'abandonne, lassée de ses incertitudes. Et ce jour-là, ce jour où Dorian Desclève passera son chemin, Elysée mourra.

   Les notes de la duchesse distante ☪️ ambitieuse ☪️ batailleuse ☪️ impérieuse ☪️ rancunière ☪️ égocentrique ☪️ rusée ☪️ érudite ☪️ féministe ☪️ ombrageuse ☪️ royaliste ☪️ belliciste ☪️ engagée ☪️  précieuse ☪️ susceptible ☪️ fiévreuse ☪️ audacieuse ☪️ passionnée  ☪️ jalouse ☪️ tourmentée ☪️ loyale ☪️ vive ☪️ curieuse ☪️ hyperactive ☪️ impitoyable ☪️ autoritaire ☪️ gracieuse ☪️ déterminée ☪️ lunatique. L'apparence est un élément bien important pour la jeune fille. Bien que l’on dise que l’intérieur est bien plus révélateur que l’extérieur, il est pour elle nécessaire de bien se tenir et surtout de paraître sous une tenue correcte en société. Elle n’hésitera pas à juger quiconque ne sera pas, selon elle, assez bien habillée ou qui ne se comporte pas assez bien. • Devenir Comice Rubissane était pour elle l’accomplissement d’un grand travail. L’affirmation de son pouvoir ainsi faite, elle n’hésite plus à montrer sa supériorité sur les autres élèves. Très vite, elle sut se faire respecter et joue parfois de son autorité, surtout auprès des plus jeunes. Pourtant, la méchanceté gratuite n’est pas quelque chose qu’elle apprécie faire, mais il arrive que parfois, elle se délecte des nombreuses possibilités que son rôle de Comice lui offre. • Elysée a rejoint Le Cercle de la Rosière lors de sa troisième année. Invitée comme il se doit, elle ne prit pas une seconde pour réfléchir à la proposition. Bien sûr, elle accepta et c’est avec grande fierté qu’elle pénétra dans le cercle bien fermé de l’obédience. Elle répond fortement aux critères de l’obédience : royaliste confirmée, portant une très grande fierté de sa famille, elle n’hésite jamais à clamer haut et fort ses envies et préférences lors des rassemblements. Bien sûr, son appartenance à l’obédience est censée être un secret bien gardé. Elysée, pourtant, a parfois mis en avant le symbole du Cercle, tout en sachant pertinemment que ceux à qui elle le montrait n’aurait aucun mal à deviner de quoi il s’agissait. Elle n’a pas fait cela souvent – elle n’en est pas forcément fière – mais avoue avoir apprécié, encore une fois, pouvoir jouer de son pouvoir. • Élysée, depuis son entrée à Beauxbâtons, est une bonne élève. Elle obtient toujours des résultats plus que satisfaisants. Travailler n’est, pour elle, pas un problème. Elle a une faculté flatteuse : elle s’intéresse à tout et ne feint jamais d’apprécier quelque chose. La curiosité qu’elle porte en elle est l’élément qui l’aide à travailler ainsi. De plus, elle possède de nombreuses motivations, notamment celle – à défaut de pouvoir travailler comme ministre auprès du Roi – de devenir Avocate. Sa passion la pousserait vers Historienne, mais il semblerait que cette profession ne soit pas encore assez noble pour la demoiselle. • Elle ne quitte jamais le médaillon orné du symbole de sa famille. • Sa couleur préférée est le blanc. Tout comme la couleur de la royauté française. Coïncidence ? • anecdote • blessure • Bien qu'elle ait tout pour être heureuse, elle porte en elle un certain malaise, dont l'origine reste inconnue. Le prix de ses mensonges répétés et de son ambition lourde est désormais peut être trop dur à porter.

  L'écrivain anonyme PSEUDO / PRÉNOM •  Sun Showers, mais appelez-moi Marie  ELYSEE, and she conquered them all. 1571359106 . ÂGE • Vingt-trois ans, je commence à vieillir trop rapidement  ELYSEE, and she conquered them all. 2852361540 . PRÉSENCE • 7 / 7 jours. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM • Je me suis incrustée, il y a de ça quelques temps  :dent: . COMMENTAIRE(S) • écrire ici. AVATAR • La belle Leighton Meester. CREDITS • Avatar de Nenes, tous les gifs viennent de Tumblr. MOT DE LA FIN • J'ai tellement hâte de commencer à jouer et d'accueillir nos membres  ELYSEE, and she conquered them all. 1078141200 .
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Elysée L. Berthelot
You don't mess with LOVE, you mess with the TRUTH.
Elysée L. Berthelot
❝ HIBOUX : 1142
❝ AUTRES VISAGES : Valentine de Boisbleau
❝ CÔTE DE POPULARITE : 4290
❝ MIROIR : Leighton Meester.
❝ CREDITS : Everdeen, Tumblr, Wild Hunger.
❝ DIALOGUES : indianred
❝ ÂGE : Vingt-quatre ans.
❝ STATUT SOCIAL : Petite Noblesse (héritière du Comté d'Anjou).
❝ OCCUPATION : Beauxbâtons, en huitième année. Parcours social et politique. Comice Rubissane et membre du Cercle de la Rosière.

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MessageSujet: ❝ I'm still breathing.   ELYSEE, and she conquered them all. EmptyLun 8 Fév - 12:44

Les allégories princières
Destiny is for losers. It’s just a stupid excuse to wait for things to happen instead of making them happen.



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“Here is the thing. You have to be cold to be queen. Anne Boleyn loved with her heart, and ended up getting her head chopped off. But her daughter, Elizabeth, vowed to never marry a man. She married a country. Keep your eye on the prize. You can't make people love you but you can make them fear you.”


Ferme les yeux. Un. Deux. Et comme un tourbillon, le flot de souvenirs me revient en tête. Je ne voulais plus voir, plus entendre, plus sentir. Mais, je ne contrôle rien. Alors, plutôt que de me battre, je les laisse venir. Ces souvenirs. Les heureux. Les douloureux. J’y assiste, comme à un spectacle. Je les subis comme une épreuve insurmontable. La vie passait. Lentement. Parfois plus rapidement. J’en avais vécu, ces longues journées où le soleil ne semble jamais vouloir se coucher. Lasse d’attendre, je m’enfermais dans ma chambre, comme une recluse. Pour ne plus voir, pour ne plus subir. Les remontrances. Celles qui n’avaient que pour but, paraissait-il, de me pousser plus haut, plus loin. « Élysée, tu seras une grande dame. Mais, pour ça, il faut que tu te tiennes droit, que tu manges la bouche fermée, que tu connaisses l’histoire de ton royaume sur le bout du doigt. Et surtout, surtout, que tu te montres. Grande. Digne. Belle. Que le monde entier t’admire et t’envie. Elysée Berthelot, tu seras Celle que l’on adulera. Tu seras Celle qui arrivera au pouvoir et qui regardera d’en haut les petites gens. » J’y avais cru, bien sûr, à ces histoires de contes de fées. Celles qui me désignaient comme la digne héritière des plus grandes reines du monde. Du haut de mes quatre ans, puis huit ans, puis dix-huit ans, j’avais appris à ne me forger qu’un seul but : la quête du pouvoir. Plus tu dénigres, plus tu montes. Plus tu aimes, plus tu crèves.

Les gens qui m’entouraient n’ont jamais eu une grande importance. Je leur jetai des regards méprisants, affichai un air hautain, et pourtant, ils agglutinaient tous autour de moi. Je les attirai, sans réellement savoir pourquoi. Eux même ne savaient pas. Ils avaient juste compris qu’il fallait être auprès d’Élysée. Être vu avec « elle » vous promettait une place de choix dans l’académie et, certainement, dans le monde futur. Ils avaient tout compris. Peut-être même bien avant moi. Ils savaient qu’un simple sourire de ma part leur garantissait monts et merveilles. Ils étaient rares, pourtant, mes sourires. Destinés à des moments particuliers, à des personnes particulières. À seul ceux qui méritaient réellement mon amour, ma gratitude, ma reconnaissance. J’en avais bien que faire des regards jaloux, indécents. Ceux qui coulaient sur moi. Qui souhaitaient pénétrer mon être, ma carapace, les détruire pour mieux me réduire à néant. Je vainquais. Toujours. En tout temps. Je n’avais peur de rien ni de personne. Sauf de … Sauf de ça, de lui, ce dont je ne pouvais pas parler, pas encore, pas maintenant.

Je lève les yeux. Vers la lumière. La lumière est promesse de merveille. Merveille, pour qui, pour quoi ? J’avais grandi dans l’expectation. Dans l’attente de ce qui allait finir par arriver. J’étais entrée dans le cénacle de Beauxbâtons avec une seule raison. Non pas d’obtenir un diplôme, de terminer mon éducation. Mais bien de gravir au plus haut. De me servir de tout et de tous pour me faire une place de choix. Entrer dans le Cercle de la Rosière n’avait été qu’une première étape. D’abord, par tradition familiale. Toutes les Ombredames – ou presque – y était passées. Et puis, il ne fallait pas se mentir. C’était stratégique. Dans ce milieu, j’étais certaine de pouvoir rencontrer certaines personnes influentes. J’y avais pénétrée, le visage rayonnant, les yeux brillants. Parce qu’au fond, loin de toute cette pression familiale, je savais bien que le Cercle de la Rosière était ce qui me correspondait le plus. Encore aujourd’hui, je me rends à chacune de nos rencontres avec un plaisir indescriptible.

Un bruit. Je me retourne, approche mes genoux contre ma poitrine, me referme, me protège. Il pénètre dans la pièce, et je laisse aller un soupir de soulagement. Ce n’est que lui. Mon ancre. Je tends la main. Il l'attrape et s’assied à mes côtés. Mon prince. Celui à qui j’avais déjà donné ma vie. Sans qu’il ne le sache. Sans qu’il ne le voit. J’étais sienne. Entièrement. Complètement. Je ne voyais que par lui. Il était le seul pour lequel j’acceptais tout. Et rien. Lui. Le seul que je n’avais jamais trahi, et que je ne trahirai jamais. Ma vie. Dorian. Le son de sa voix, comme un souffle rauque, hantait mes rêves, hantait mes nuits. Je ne voulais que lui. Il était mien, mais il ne le savait pas encore. Nos doigts s’entremêlent. Geste anodin pour lui – qui avait commencé dès l’enfance. Peut-être même le premier jour de notre rencontre. Un geste qui, pourtant, signifiait tout pour moi. La terre et la lune. Deux enfants qui avaient grandi, ensemble, toujours. Elysée sans Dorian n’existait pas. Je ne l’avais pas compris. Pas tout de suite. Et puis, après l’avoir compris, j’avais eu du mal à l’admettre. Il était tout ce que ma mère ne voulait pas. Hormis son nom, Dorian Desclève n’avait rien pour lui. Il était effacé, essoufflé, écrasé, par le poids que son nom portait sur lui. Il n’avait pas de forces. Il était frêle. Aussi frêle qu’un oiseau. Un oiseau que j’avais recueilli et appris à aimer. Ce que certain appelait un trouble du langage, voire même un handicap, ce que j’appelais un charme, l’avait affaibli. Il n’avait jamais trouvé cette force, celle que j’avais essayé de lui donner. Et je l’avais défendu. Bec et ongles. Jusqu’à crier, hurler, mordre. J’aurais pu déchirer, détruire ma vie, mon avenir. Pour Dorian, rien n’était impossible. En sa présence, j’oubliais. Tout. Les convenances, les privilèges, mon titre, le sien, mon futur, mon ambition, ma vie. Je fermais les yeux et son odeur mentholée, qui me rappelait toujours l’endroit où nous nous étions vus pour la première fois, me chavirait. Mais lui, lui, que pensait-il ? Je ne savais pas, je ne comprenais pas ses regards, ses gestes. J’avais déjà perçu voilà quelques mois l’erreur qui avait été la mienne. Des années durant, me persuadant que cette amitié amoureuse n’était qu’un passage, j’avais jeté mon dévolu sur les autres. D’autres garçons. Qui, finalement, ne signifiaient rien. Parce que Dorian, à quinze ans, à dix-sept ans, à n’importe quel âge, avait déjà pris et continuait à prendre toute la place. Je lui racontais mes aventures douteuses. Pour le faire réagir. Il ne réagissait pas. Et je m’étais perdue, noyée, dans ce flot de mensonges. Je ne pouvais plus sortir la tête de l’eau. Il me fallait pourtant arrêter cette mascarade idiote. Pourquoi, comment ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Je rêvais de lui des nuits entières. Il m’avait envahi de tout son être. Je ne pouvais plus revenir en arrière. Je détestais celle qui lui jetterait un jour un regard envoûtant. Je haïssais celle qui poserait sa bouche sur la sienne. Et toi, et toi, Dorian, te souviens-tu ? « Tu te rappelles, toi, de ce jour d’été ? »


Bien des années plus tôt. Ils étaient encore si jeunes et innocents. Ses boucles brunes tombaient en cascade dans son dos. Ses yeux pétillaient de bonheur. Et lui, dans son habit élégant, la regardait, un sourire vague aux lèvres. Deux meilleurs amis qui avaient grandi ensemble. Elle lui avait confié ses plus grands secrets. Il avait appris à écouter d’une oreille attentive. Elle lui avait offert sa protection, et puis, sa vie. Il veillait sur elle, en tout temps. Elle commençait à comprendre, depuis quelques temps, que l’amitié fraternelle n’était plus ce qu’elle était. Dorian n’était plus un simple ami, ni un frère. Mais Élysée savait depuis longtemps déjà qu’il valait mieux garder ses sentiments pour soi. Aujourd’hui était un jour spécial. Une tradition installée depuis leur enfance. Une journée où ils se retrouvaient seuls, loin de tous. Dorian était venu la chercher, au petit matin. Le trajet s’était fait dans la bonne humeur, le rire et l’impatience d’entamer la promenade. Le Berry était un endroit enchanté. Il les emmenait loin de leur souci. Élysée oubliait la pression imposée par sa famille. Tout comme Dorian. Ils se jetaient de temps en temps des regards emplis de connaissance, ceux qui semblait se dire « Je sais. Moi aussi. » Élysée aurait voulu lui offrir la vie qu’il méritait. Elle ne pouvait pas encore. Ils étaient trop jeunes. Mais elle s’était déjà promis de s’enfuir avec lui. Un jour. Quand il serait prêt. La main dans la main – comme à leur habitude – ils traversèrent le bois jusqu’à arriver à la fameuse clairière. Elle frissonnait déjà de peur. Les légendes avaient envahi les lieux. Des sorcières avaient brûlés à cet endroit même, des siècles plus tôt. Le vent gémissait et les branches s’agitaient. Élysée, dans un sursaut de peur, se jeta contre Dorian. C’était toujours là que les rôles s’inversaient. C’était à son tour de la protéger de l’environnement étrange. La journée se déroula dans la même ambiance de crainte, puis de sérénité, dès qu’elle retrouvait les bras de son meilleur ami. Déjà, la nuit tombait, et il était temps de rebrousser chemin. Avec un soupir d’exaspération – ils détestaient tous deux le moment où ils devaient mettre fin à leur périple – ils ramassèrent leurs affaires et se dirigèrent d’un même pas vers le village voisin. Les arbres se dessinaient au fur et à mesure de leur ballade et Elysée, malicieusement, aperçut une plante qui ressemblait à du gui. Les feuilles étaient pourtant plus sombres. Se mordillant la lèvre, elle se persuada que lui ne remarquerait jamais la différence. Arrivés sous la plante, elle ralentit le pas et murmura : « Regarde. » Tous deux levèrent les yeux d’un même geste. « Tu connais la tradition, n’est-ce pas ? » Cette tradition d’origine moldue qui était devenue à la mode depuis quelques années au royaume sorcier. Sans attendre la réponse, Élysée se hissa sur la pointe des pieds, caressa distraitement la joue de celui qu’elle surnommait son prince, et posa ses lèvres sur les siennes. Un seul baiser. Rapide, trop rapide. Mais nécessaire. Elle sourit avant de détourner le regard et reprendre son chemin, sans attendre Dorian. Elle le savait, elle venait de lui donner son premier baiser. Et alors que son cœur battait la chamade, elle priait pour que celui-ci ne soit pas le dernier. Elle n’entendit pas Dorian murmurer « merci ». Elle ne sut jamais qu’il avait reconnu la plante. Ils n’en parlèrent plus jamais. Mais ce baiser était, depuis, comme un lien secret unissant leur relation. Leur secret. Leur amour qui, un jour – elle le savait – s’épanouirait.

Des bruits de pas nous sortent de notre rêverie. Nous levons la tête et un sourire se dessine sur mes lèvres quand j’aperçois le doux visage, entouré par de longs cheveux blonds, de ma meilleure amie. Elle s’assied à mes côtés, de l’autre côté de Dorian, et elle aussi attrape ma main qu’elle serre doucement dans la sienne. Il est étrange de les voir assis dans la même pièce. Leur relation n’a jamais été très amicale, mais je ne dis rien, et eux gardent le silence. J’avais presque le sentiment d’être comme dans un rêve, où nos corps flottaient dans une entente cordiale. Je tourne mon visage vers Anthéa et je me retrouve essoufflée par sa beauté. C’est elle. Celle qui possédait ma vie, mon âme entre ses mains. J’avais grandi à ses côtés et je connaissais ses sourires, ses regards par cœur. Elle était la seule que j’aimais. Je le savais, au fond de moi. Elle et Dorian me suffisaient. J’oubliais le regard des autres quand eux me regardaient. La reconnaissance de ces autres, ces élèves, ces nobles, n’étaient rien en comparaison. Et pourtant, j’en avais besoin. Comme j’avais besoin du souffle, comme j’avais besoin de l’eau. Je ne pouvais pas vivre sans. J’aimais qu’on me regarde, qu’on m’admire. J’aimais entendre les bruits qui courraient sur Élysée Berthelot, celle que l’on craignait. Qui pouvait réduire, d’un seul geste, vos efforts à néant. Celle qui détruirait votre réputation sans même cligner des yeux. Je vivais au rythme de leur cœur qui s’accélérait quand je passais devant eux. Mon oxygène se formait de leur peur et de leur envie. J’étais reine au milieu des courtisans. Je possédais les terres, je possédais leurs âmes, quand ma propre âme ne m’appartenait plus. Anthéa rêvait de m’arracher aux mains cruelles de ce monde. Dorian ne comprenait pas l’amour que je portais aux règles, à la politique. Je ne pouvais pas choisir. Eux ou mon avenir. Et pourtant, un mot d’eux et je fondais. J’oubliais. Dorian me souriait et je mourais à l’intérieur. Anthéa m’emmenait dans son monde enchanté et je n’avais cure du monde qui nous entourait. Mais la voix de ma mère, la voix de mon esprit, me revenait toujours, à un moment ou un autre. « Le pouvoir, Élysée. » Le pouvoir. Celui qui t’amènerait en haut, là-haut. J’étais tombée amoureuse d’un prince bègue qui ne m’apporterait jamais le pouvoir tant rêvé, tant chéri. Et je m’en fichais. Je me fichais du monde entier, de leurs querelles, de la royauté et de l’aristocratie, quand Dorian me prenait la main. Ma mère serait si déçue. J’aurais pu faire mieux. Tellement mieux. Marien Leblois était le gendre idéal. Mais il n’était pas Dorian. Que dire d’Anthéa ? Elle qui ne pouvait même pas apercevoir la couronne, de son rang de simple duchesse. Ma mère avait rêvé mieux. Elle m’avait appris à rêver mieux. Mais je ne vivais que pour eux deux. Envers et contre tous.

« A quoi tu penses ? » « Hmm ? » L’air rêveur, ses doigts jouaient distraitement avec ses boucles brunes. Anthéa lui jetai un regard interrogateur qu’elle ne voyait même pas. Élysée Berthelot était ailleurs. Dans son univers. « A quoi tu penses ? » répète la jolie blonde. Élysée lève les yeux vers elle et hausse les épaules. « A rien… A Dorian » ajouta-t-elle dans un soupir. Anthéa leva les yeux au ciel, ce que sa meilleure amie ne put s’empêcher de voir. « Quoi ? » Anthéa secoue la tête et refuse d’en parler. Elle oublie l’entêtement dont peut parfois faire preuve l’héritière des Berthelot. Les mains sur les genoux, elle approche son visage de celui de son amie d’enfance. De deux ans sa cadette, l’âge n’avait jamais été un problème entre les deux jeunes filles. Élysée aurait donné le monde pour Anthéa, et Anthéa lui avait toujours rendu la pareille. Si des conflits avaient pu les opposer dans le passé, cela n’avait jamais entaché leur amitié ni l’amour qu’elle se portait. Anthéa était la seule fille au monde qui connaissait Élysée pour ce qu’elle était. « Quoi ? » répète-t-elle en mordillant sa lèvre inférieure. Un sourire se dessine sur les lèvres d’Anthéa. Elle était rayonnante – elle l’avait toujours été. Toutes deux étaient jolies, mais de façon tellement différente. Anthéa était un petit électron libre, toujours le sourire aux lèvres, les joues rosées trahissaient encore son innocence. La beauté d’Élysée était plus froide. Son port de tête était parfait et sa démarche royale. Son sourire était réservé aux chanceux. « Dorian. Tu es amoureuse de lui ? » Élysée éclate de rire. « Amoureuse ? Mais enfin, Dorian est mon meilleur ami. Tu le sais très bien. Je ne suis pas amoureuse de lui » déclare-t-elle en faisant virevolter ses boucles brunes. Au tour d’Anthéa de s’approcher de son amie. « Bien sûr que si, Élysée » souffle-t-elle. Elle pose ses deux mains sur le visage de son amie puis replace d’un geste tendre une mèche derrière son oreille. « Tu ne veux pas te l’admettre. Tu refuses de te l’avouer depuis des années. Mais, je te connais. Je le vois, je le sens. Dorian est là, toujours, à n’importe quel moment. » Élysée se recule et retire les mains de son amie d’un geste sec. « Ne sois pas stupide », réplique-t-elle froidement. « Ce n’est pas possible. » Élysée regarde son amie jouer nerveusement avec son sac. Son silence l’agace. Elle sait qu’elle ne peut pas aimer Dorian. C’est impossible. Ils se connaissent depuis tellement longtemps. Bien sûr, elle passe tout son temps libre avec lui. Mais cela ne veut rien, ce n’est rien, juste un ami. Un ami à qui elle dit tout. Un confident. Un frère … Un frère à qui elle tient la main, constamment. Un frère qu’elle regarde avec admiration, presque béatement, idiotement. Un frère dont elle rêvait jour et nuit, sans jamais comprendre à quoi cela rimait. Elysée se redresse soudainement, comme si une idée étrange venait de la frapper. Elle se racle la gorge, comme pour chasser cette idée de son esprit. « Hum… Sinon… » lance-t-elle d’une voix étrange, « comment s’est passée la rentrée ? »


Tous ces souvenirs, tous ces moments précieux que j'avais partagé avec eux me semblaient éphémères, lointains. Eux seuls me connaissaient vraiment. Aux yeux des autres, j'étais Élysée, Queen Élysée - dieu, comme j'aimais ce surnom - Élysée, la reine, celle qu'il fallait craindre mais aduler, détester mais respecter. J'avais créé ce petit monde autour de moi. Un monde à mes pieds. Un monde qui me permettrait de gravir les marches du pouvoir, de la monarchie. Arriver en haut, tout en haut. Être plus forte, plus importante que tous ces autres qui méritaient à peine leur place. Je savais, pourtant, au fond de moi, que cet amour de pouvoir pouvait me valoir la perte de Dorian - lui qui n'aspirait qu'à s'éloigner de ce monde. Mais, dans mes rêves les plus fous, Dorian était roi, j'étais sa reine, et nous régnions. Lui, juste et apprécié de tous. Moi, implacable et sévère. Mais tous, tous, nous admirerait. Tous s'émerveillerait devant les yeux amoureux du roi et de sa reine. Anthéa resterait à nos côtés. Et Juliette regretterait de m'avoir abandonné.
Je jette un regard vers mon amie, et serre doucement sa main. Je me tourne vers Dorian, et celui-ci dépose un léger baiser sur mon front. Tous deux me murmurent d'une même voix, « ouvre les yeux, maintenant. » J'obéis, car eux seuls ont le pouvoir de me faire faire ce qu'ils ont envie. Un œil. Puis le deuxième. Le vide autour de moi. Plus d'Anthéa, plus de Dorian. Ce que j'imaginais être un rêve en était bien un. Et soudain, comme une claque en pleine figure, la réalité me frappait. Si ma destinée était celle du pouvoir, je les perdais, un à un. Si ma destinée m'emportait vers la direction dont ma mère m'avait toujours indiqué, je finirai seule. Seule.
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