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Tag chevalisse sur Ad Astra 1464529898-ong4Sujet: (douce émeute)
Anselm Buffenoir

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Rechercher dans: A dos d'abraxan   Tag chevalisse sur Ad Astra EmptySujet: (douce émeute)    Tag chevalisse sur Ad Astra EmptyMar 29 Mar - 1:28
Anselm Baptiste Buffenoir
On devient. Les uns après les autres, nous devenons.

Carte d'identité NOM, PRÉNOM(S) • Anselm, le protecteur. Buffenoir,  la blague du siècle.
AGE, NAISSANCE • 22 ans. Un premier cri de rage poussé dans une froide soirée du 20 novembre.
NATIONALITÉ • Française à ne jamais en douter.
ASCENDANCE • Humain
TITRE • Fils de Réjéan de Rouvière et Céleste Buffenoir, compte et duchesse d’Auvergne-Rhône. Noblesse française assurée, mais famille dépouillée. Seul ce titre lui permet de marcher la tête haute alors que tout le reste pourrait lui faire courber l’échine.
ANNÉE D’ÉTUDE ET CURSUS •En septième année, dans le cursus Social et Politique. Un choix de convenance, prit par dépit sans trop savoir où tout cela va l’amener. Il ignore encore ce qu’il va devenir, cache ses doutes sous d’excellentes notes malgré tout. Un homme intelligent, ambitieux de devenir, bien qu’il ne sache pas encore qu’elle ambition pourchassée. Il a cependant prit aussi l’option Droit Magique, un cours qui attise sa curiosité et qui pourrait bien voler l’âme de cette proie facile qui rêve à plus.
JOB ETUDIANT • La honte. Le secret. Ne jamais le dire. Anselm étouffe, se sent pris dans un engrenage, dans la condition de sa famille. Il sourit avec arrogance, rage de l’intérieur. Torse bombé qui s’affaisse lorsqu’il met son tablier au Cafey Desplat. Il a besoin de cet emploi, refuse d’être un poids supplémentaire pour la situation financière de sa famille. Il préférait mourir plutôt que d’accepter la charité, la pitié. Alors, il a pris ce travail dans l’ignorance totale de sa famille, de quiconque.
RESPONSABILITÉS, ACTIVITÉS PARASCOLAIRES • Sang noble dans ses veines, fierté à rattraper, Anselm fait partie du club de duel, y trouve un moyen de défoulement et une élégance retrouvée. Il est doué, ayant appris dès son plus jeune âge à manier les armes. « Ton devoir sera toujours de protéger les tiens, une preuve de ta fidélité. » Les mots de son père, soufflé sans aucun doute par sa mère. Des paroles de Buffenoir. Honori Fidelis. Savoir défendre son honneur par soi-même, voilà la nécessité des duels.
ECRIN • choix 1 : (Saphiroy), l’écrin des apparences trompeuses. Anselm s’est forgé une carapace lui permettant de supporter tous les jugements, toutes les critiques avec un sourire neutre, un regard jamais autre que respectueux.  Il a appris à séduire, à rester droit, même lorsque la rage bouille à l’intérieur, même lorsqu’il ne voudrait qu’hurler.  Et il ignore si cela est de l’hypocrisie ou de l’élégance. L’écrin des secondes chances. Anselm rêve à plus, veut plus. Ce n’est pas un secret pour personne que les enfants Buffenoir aspire à plus grands. En fait,  on les jugera fortement si ce ne sera pas le cas.

Choix 2 : (Jadérial), Un solide contrôle de soi, une patience admirable, une justice enflammée voulant faire rage. Anselm a compris bien vite à ne jamais dépasser les bornes, jamais en public, ne jamais rien faire pour attiser davantage le feu des rumeurs.  Pourtant, il bouille de l’intérieur,  aspire à plus grand, à la reconnaissance. Il est doué Anselm et même s’il ignore encore de quoi sera fait son futur, il fera tout pour réussir, pour piétiner toutes les mauvaises langues.
PATRONUS •  Surprise devant la taille de la fumée, un immense ours jaillissant avec force. Un animal puissant pour combattre l’adversité, pour protéger, soi-même comme autrui.
GROUPE • Haute noblesse
Le protocole N’est-ce pas un but des plus communs que de vouloir davantage ? De dépasser nos aînés, aller plus loin, jamais plus bas ? Anselm c’est l’enfant désireux de tracer sa propre voie, de devenir. N’importe qui, mais quelqu’un. Il est fatigué de cette vie qu’il connait, celle des rumeurs, des moqueries et des chuchotements. Il est épuisé de voir que son nom soit le seul jugé, que sa personne ne soit rien comparée à sa famille. Il veut s’échapper de cette cage qui n’est pas fait d’or, mais de rouille et d’amertume. Pourtant, personne ne pourrait se douter de cet épuisement qui sommeille en lui et lui-même n’a que peu conscience de l’ampleur de sa colère muette. Parce qu’Anselm c’est le jeune homme bien aimé. Celui qui sourit, charmeur avec n’importe qui, un brin arrogant par moment. Social, sérieux, droit et fier, ô tellement fier, que sa fierté pourrait bien l’achever.  Il accepte mal la critique, mais ferme les poings, ravale sa colère et redouble d’effort. Enfant modèle, il parcourt ce monde en répondant à toutes insultes parfois avec sarcasme, parfois avec insolence, et ses colères sont des vengeances dans l’ombre qui ne ternissent jamais son image   Anselm observe, pardonne sans oublier et trace sa propre voie tranquillement, mais sûrement. Il fait son chemin, se mêle à la foule avec aisance, se détache lentement de son nom sans l’effacer. Parce que les Buffenoir sont fidèles, à leur propre honneur, mais particulièrement à celle de leur famille.  


Les notes de la duchesse Fier, sérieux, amical, social, perspicace, généreux, protecteur, sarcastique, indécis, mais ambitieux, orgueilleux, gentleman, revanchard, juste, charmeur, hypocrite, secret, sensible, patient, empatique, persévérant, fidèle.   (Un) Quand l’on porte le nom de Buffenoir, les préjugés sont inévitables, les jugements constants. Anselm a appris à faire avec, les ignore la plupart du temps, ne s’enflamme rarement. On le croit, à tort, froid et insensible aux médisances, mais la vérité est tout autre. Il se venge, bien plus souvent qu’on ne peut le croire, toujours dans l’ombre. (Deux) Il excelle dans le sarcasme, allant même parfois à rire lui-même de sa situation pour faire taire les mauvaises langues. Personne ne peut le blesser si on le croit invulnérable. (Trois) Facile d’approche, charmeur et social, Anselm n’a jamais eu de problème à entrer en contact avec les autres. Il est le bon ami, celui sur qui on peut compter et d’une loyauté sans faille.  Son rire est rare, mais contagieux, son sourire, au contraire, facile à arracher. (Quatre)  Il y a eu des baisés volés, des amours éphémères, des histoires d’une nuit. Rien qui ne dure, rien de sérieux. Il n’a jamais été amoureux. Jamais vraiment. Jamais de façon à mettre complètement à nue.  Il y croit pourtant, au grand amour. Un jour. (Cinq)  Étrangement généreux, Anselm donne beaucoup bien qu’il possède peu. Pas grands choses évidemment, il aimerait parfois donner davantage. Des conseils, du temps, de l’affection, des encouragements. Des petites choses que l’on oublie facilement. Anselm à bien vite compris que les plus beaux cadeaux ne sont pas les plus onéreux. Il suffit parfois simplement d’être présent, d’écouter.  Une aimable attention, c’est ce qu’il préfère recevoir, alors c’est ce qu’il tente de donner. (Six) Son travail, son secret. Sans aimer,  il ne déteste pas travailler. Anselm a toujours été de nature vaillante, s’applique toujours dans ce qu’il entreprend. Mais il refuse que cela se sache, refuse qu’on l’utilise pour de nouveau le juger. Il a honte, oui, de devoir se cacher et de se justifier, honte que sa pauvreté affecte à un tel point sa vie. (Sept) Parfois arrogant, mais surtout fierté  souvent mal placée. Malheureux héritage familial. Anselm se sait intelligent, sait aussi qu’il a un physique avantageux et que, malgré tout, son nom est synonyme de pouvoir. Ses succès sont mérités et il n’a pas toujours la modestie de les garder pour soi. Garde à eux osant le critiquer, car Anselm a parfois du mal à encaisser la critique. (Huit) Peur. Vertige. Il préfère avoir les deux pieds bien plantés au sol. Il laisse le sport de vol à sa cadette, l’admire le cœur dans la gorge, préférant largement les duels qui ne lui donnent pas la nausée. (Neuf)Anselm n’a absolument, mais bien aucune, tolérance à l’alcool. Quelques verres à peine et le Buffenoir deviennent un véritable bouffon, exprimant son amour à tout ce qui bouge, comme tout ce qu’il ne bouge pas. Lourdement affectif, mais jamais avec vulgarité. Il est si comique qu’un temps il dû surveiller ce qu’il buvait au petit-déjeuner, ses amis glissant quelques gorgés d’alcool à son café pour le voir séduire tous étudiantes ou étudiant croissant son chemin...(Dix) Anselm est blasé, épuisé. Il ne s’en rend lui-même que peu compte, n’a pas totalement conscience à quel point la situation de sa famille le fatigue un peu plus chaque jour. La cage qui l’enferme l’étouffe, son masque, nécessaire pour garder la tête haute, lui broie tranquillement le visage. Il est tiraillé entre l’honneur de sa famille et son propre honneur à lui. Il est privilégié, mais ses privilèges le coupe un peu plus du monde, tandis que la pauvreté le sépare de celui auquel il appartient. Il aime sa famille, il est fier qu’elle tienne tête à tous ceux osant la critiquer. Mais il veut rejeter le nom, partir pour être enfin totalement libre de lui-même. Et le doute arrive, arpente silencieusement son esprit. Une démocratie serait-elle la solution à sa délivrance ? (Onze) Il ne possède aucun talent artistique, au grand malheur de sa mère qui aurait voulu faire de lui un musicien. Sa sœur aînée a même déjà affirmé que sa voix ressemblait à « une chèvre que l'on étrangle » ... (Douze) Accro à la caféine qui est d'une humeur exécrable avant sa première tasse de café matinale.    

Les allégories princières
(Mais d’où tiens-tu que les malheurs prévus sont plus supportables que les autres ?)
C’était une soirée comme toutes les autres pour Anselm. Une grande réception où il se devait de sourire poliment, accepter les compliments d’un hochement de têtes et faire semblant de comprendre les enjeux dont on lui parlait (parce qu’il avait que dix ans merlin, mais on discutait avec lui comme s’il comprenait déjà tout le système politique !) Il avait, comme à toutes ces soirées, réussit à s’éclipser à quelques reprises dès que sa mère avait le dos tourner, allant rejoindre les autres enfants et participant à leurs jeux, revenait aussitôt qu’elle le rappelait parce que c’était son devoir, et parce que ce n’était certainement pas à Anthéa que leur parent demanderait de venir charmer les hôtes. Il était leur valeur sûre, celui-ci qui ne les mettra pas dans l’embarras et qui saura répondre aux questions avec élégance malgré son jeune âge. Pourtant, il aurait aimé pouvoir échapper à cette contrainte, aurait préférée être avec son aînée qui, présentement à Beauxbâtons, avait évité cette réception et ces faux semblants. Mais Anselm ne ferait jamais honte à sa famille, acceptait de jouer son rôle, charmait ses dames et faisait rire ses messieurs avec un sérieux qui ne correspondait pas la jeunesse de ses traits. Et puis, il garda la tête haute,  ne disait rien, n’exprimait aucunes émotions lorsque, de loin, il entendait les chuchotements à son passage, les rires qui accompagnaient les pas de ses parents et les longs regards que l’on posait que les habits, magnifiques, mais usés des Buffenoir. « Ces habits doivent bien dater d’une vingtaine d’année, je me trompe Robert ? », un ricanement accompagnant ces dires. Il avait l’habitude après tout.

Cela dit, cette réception n’était pas ordinaire, n’avait pas les mêmes airs austères que celle dont on le contraint souvent d’assister. La demeure qui les accueillait était toutes illuminées de lumières festives,  un parfum de dinde voltait dans l’air, mais le plus remarquable était l’immense sapin qui trônait fièrement et majestueusement au centre de la salle. Anselm pourrait jurer qu’il n’en avait jamais vu d’aussi grand, l’avait regardé les yeux ronds, un soupir admiratif sur les lèvres.

Cette ambiance festive avait un effet magique que seul Noël avait le pouvoir de faire. Les sourires étaient plus grands, les rires bruyants, l’alcool coulant généreusement aidant sans aucun doute. Et Anselm n’était pas en reste,  affichait un sourire fendu jusqu’aux oreilles, une part de gâteau dans la main, alors que libéré de ses obligations, il courrait entre les jambes des invités pour rejoindre les autres garçons qui se préparaient à un énième duel fictif entre chevalier et dragon. Mais un coup sonore freina sa course et à peine le deuxième résonnait qu’Anselm était maintenant entouré  des autres enfants, tous sans exception observant le sapin avec fébrilité. Et le décompte commença. 3.4.5.  À chaque coup, les invités semblaient criés plus forts, oubliant toute convenance. Les enfants sautent littéralement sur place. Pas Anselm. Il regarde le spectacle avec un mauvais goût au fond de la gorge, ne participe pas à l’euphorie générale et se recule, s’éloignant du centre de la pièce. 10. 11. 12. Et quand le dernier coup sonna, que les « joyeux Noël » fleurissent de toute part, et les baguettes magiques se lèvent, tous les parents d’enfants faisant apparaître d’un mouvement des paquets cadeaux sous l’arbre.

Anselm n’a pas besoin de regarder, n’a pas besoin de chercher ses parents du regard pour savoir que ni Céleste ni Réjéan n’ont levé leurs baguettes. Une bouffée de colère l’envahit, contre eux pour avoir obligé lui et Anthéa à assister à cette réception, une pure humiliation publique! Par-dessus tout, il déteste ce sentiment de tristesse qui l’envahit alors qu’il voit ses amis, ses compagnons de jeux, se précipiter  sur les présents. Il devrait être habitué, non ? Il avait l’habitude des remarques et des jugements, des commérages et des regards. Il devrait s’y faire, non ? Anselm croyait avoir tout appris de ce domaine, naïf qu’il était, bête de son jeune âge.

Au final, tout ce qu’il avait appris, il s’en rendait maintenant compte, était que peut importe s’il était capable de garder la tête haute et de garder son sourire, les sentiments, eux, on ne pouvait les effacer avec quelques remarques bien placées ni les camoufler avec des airs charmeurs. Ils restaient, quoiqu’on fasse. […]

Ce n’est que quelques heures plus tard, de retour chez lui, dans le confort modeste, mais chaleureux, du salon des Buffenoir et entouré de ses parents et de sa cadette qu’Anselm retrouve un sourire sincère.  Sa main tient fermement un parchemin, son cadeau, annonçant qu’il pourra suivre cinq cours de duel avec un maître d’armes afin qu’il puisse améliorer sa technique. Ce n’était pas beaucoup, cinq séances seulement et avec sans doute la générosité du professionnel, mais ses parents avaient visés juste, le connaissait et savait exactement quoi lui offrir pour lui faire plaisir malgré leur manque de moyens. Les Buffenoir sont peut-être pauvres, mais ils ont appris à vivre avec ce dont ils possèdent. Ils gardent la tête haute, surmontent les humiliations, sachant qu’au bout du compte, ils savent ce qu’ils valent.


(Tu te consume de l’intérieur, tu brûles et tu le gardes pour toi surtout (...) autrement tu passes forcement pour un con...)
« … et là, elle ose me dire, elle ose !, me dire que je ne suis pas totalement en harmonie avec mon personnage ! Par la culotte bleu de Merlin, de quoi elle se mêle celle-là ! Je suis toujours totalement en accord avec l’essence de mon personnage ! Je suis littéralement devenu Nicolas Flamel ! Elle ne comprend rien aux devoirs d’interprétation et… » Anselm hoche la tête à chaque indignation de son ami et affiche un air intéressé alors que, pourtant, le discours sans fin de son ami ne ressemble plus qu’à des brides de phrases lointaines dans ses oreilles. Le Buffenoir est doué, il a des années de pratique dans le domaine de la politesse, mais surtout, côtoyait depuis suffisamment Malachy pour savoir que parfois, souvent, il était mieux que l’on cesse tout simplement de l’écouter si on ne voulait pas terminer la journée avec un mal de tête. Et puis, il sait parfaitement que son ami ne s’en indignerait pas, pas pour autant que l’on n’interrompe pas ses tirades, qu’importe si on lui prêtait une fidèle attention ou non. Et pendant que son compagnon débite sur le fait que la troupe de théâtre ne semble pas prendre au sérieux son jeu de comédien, l’esprit d’Anselm s’éloigne, se vide, ne pensant à rien en particulier que l’instant présent, la voix de son ami son seul lien avec la réalité. Mais ce n’est pas une exclamation trop enthousiasme ou hautement indignée qui le fait brusquement sortir de sa rêverie. C’est un ton de voix. Un ton qu’il connait que trop bien, qui lui brûle la nuque et qui le fait raidir, réflexe d’une vie à reconnaître le ton de la moquerie. « Hé Buffenoir ! » Il ignore, continue à marcher et Malachy ne s’arrête pas non plus,  débite son flot de paroles,  ne l’ayant pas entendu ou suivant son exemple, il ne sait pas, mais le remercie mentalement pour la distraction. Mais la vermine est tenace n’est-ce pas ? On ne tue pas les bêtes avec de l’ignorance, mais les plus résistantes du moins. Et celle-là, entourée de sa bande de compatriote, ô si fière, si avide d’être le centre de l’attention, de l’admiration, ne lâche pas prise, cherche au contraire de s’imposer. « Hé Buffenoir ! Combien ta mère offre pour ses services ?! J’ai deux palefroi sur moi ! »  Et les parasites éclatent de rire, heureux, content, d’être si drôle. Et ils se tapent dans les mains, se marrent avec arrogance.  Ils ignorent cependant qu’ils sont de la norme, ne sont aucunement originales et qu’ils ne sont rois des insultes que dans leurs têtes écervelées.  

Anselm ne réagit pas. Ne veut pas. Il continue sa route, les yeux fixés vers l’horizon, son seul poing serré comme preuve de sa colère. Il ne faut pas attiser le feu. Réagir les rendrait trop fiers. Une réaction serait la preuve de la blessure. Il ne leur accorderait pas ce plaisir. Mais son ami, ce joyeux bouffon, Malachy, s’arrête net, les mains déjà en l’air, prêtes à la confrontation. « Hey toi, le ptit merdeux,  on insulte pas les gens comme ça ! Je vais t’apprendre les bonnes manières, connard ! »  Les vermines rirent de plus belle devant ce héros d’à peine 120 livres tout mouillé. Mais Anselm n’en peut déjà plus, l’exaspération se lit sur ses traits. Il attrape le bras de son ami qui ne fait que s’époumoner plus fort, se faisant entendre de quiconque écoutant comme des passants ignorants. « La ferme, Mal » Il ne crie pas, mais son ton dur à son effet. Malachy se tait, indigné, furieux, mais muet pour une fois. Et les parasites en rajoute encore devant cela, se considèrent comme les gagnants de cette joute verbale. Anselm n’en peut plus de ce jeu, se retourne finalement pour fixer celui qui avait laissé la première insulte, celui-ci répondant à son regard avec une moue moqueuse. Alors le pauvre noble affiche un sourire narquois avant de lancer avec désinvolture : « Pour répondre à ta question, tu devrais demander à ta mère! J’ai entendu dire qu’elle adorait les « services » de la mienne. » Il n’attend pas la réponse, se détourne sans un dernier regard, traînant avec lui l’incompréhension de son ami.

[…]

« C’est tout ? Tu les laisses insultés ta mère sans réagir davantage ? Tu ne défends pas son honneur ? » Quelques instants plus tard, la poussière commençant à retomber. Malachy ne comprend pas. Peu de gens comprennent le manque de réaction. Anselm lui sait pourtant. Il sait plus que quiconque. « Crois-moi, ma mère est bien capable de défendre son honneur toute seule! Tous les Buffenoir savent faire. » « Là n’est pas la question ! Moi je lui aurais mis mon pied dans le cul pour m’avoir insulté comme ça ! Merlin, j’espère que tu vas te venger oui ! Je te connais Anselm, tu es un sournois! Dis-moi ton plan et je t’aiderais! »  Anselm ne fait que lever les yeux au ciel. Il secoue la tête, souriant intérieurement, mais non, il n’y a pas de plan. Il n’y en a pas toujours. Pour l’instant. «On verra bien. Bon, je te laisse, je dois aller étudier. »  Et le mot étude balai immédiatement les airs outrés pour se faire remplacer par une moue dégoûtée. « Étudier ? Putain, tu peux dire pourquoi on est ami déjà ? »  « Parce que sans moi aucune fille ne voudrait s’approcher de toi et de ta grosse tignasse frisée ! » Et juste comme ça, Anselm éclate de rire, retrouvant une insouciance de jeunesse qui se fait trop rare.


(Certains hommes veulent juste voir le monde brûler.)
Il ne tient pas en place, ne peut pas, doit sortir, prisonnier, ne peut se confier. Il tourne en rond, les cent pas, dans sa chambre, l’esprit embrouillé, la colère,  la gêne, une rage,  un sentiment de trahison. Il a envie de vomir, hurler, frapper. Ne peut pas. Il est seul avec lui-même, seul avec sa propre erreur. Il ne sait pas quoi faire, se prend la tête, pousse un râle rageur. Et Anselm envoie battre contre l’air son poing contre un ennemi imaginaire, mais qui est en fait réel, tout simplement pas présent.

Dans sa main, un bout de papier qui est origine de sa détresse. Froissé, l’écriture maintenant illisible tant sa main a serré le bout de parchemin. Sauf qu’Anselm se souvient, les mots sont imprimés dans son esprit, ne peut les oublier. Ce n’est pas le premier.  Pas le premier message, pas la première invitation. Il en a reçu des dizaines, depuis quelques mois, depuis cette nuit-là. « Rejoins-nous. I. » Deux mots seulement. Un signataire anonyme. Mais Anselm sait parfaitement de qui il s’agit. Ou plutôt quoi.  Et les deux seuls mots le hante, sont gravés dans son esprit, malgré les dizaines de lettre brûlés dans le foyer

Il fait de même avec le bout de papier que renferme sa main. Le jette dans les flammes et observe l’incinération de la preuve de sa bêtise. Sauf que la colère de s’évapore pas, les cendres ne réussissent pas à faire oublier.  Tout ça à cause d’une soirée, d’une erreur. Il n’aurait pas dû suivre ses copains dans ce pub du Quartier des Deux Aras, il le savait bien, connaissait la réputation de ceux s’y trouvant. Le goût de l’interdit était puissant, l’insistance d’une personne aussi. Il était jeune,  les regards importent, l’expérience exaltante. Il n’avait pas pensé, s’était laissé à l’ivresse parce qu’il pouvait le faire et parce que, merlin, il ne se donnait que trop rarement l’occasion de se laisser aller.  Lui si droit, si sérieux de préserver son image avait vu sa langue se délier, trop, oubliant où il était et trouvant confident à chaque oreille voulant bien l’écouter. Anselm s’était vidé le cœur, ses secrets et sa hargne cachée. Il ne se souvient que de brides, des traces de souvenirs enivrés, mais se rappelle  suffisamment pour savoir qu’il en avait trop dit, crachant son amertume contre tous les nobles qui avaient un jour osé insulté sa famille et son statut financier.  Il avait pesté contre cette vie hypocrite et quelqu’un avait prêté attention à ses paroles soûles et maintenant,  on essayait de l’attirer vers la révolte sous le couvert de menaces.

Anselm se perd. Son cœur appartient aux Leblois, n’est-ce pas ? Ces gens qui ont toujours supportés les Buffenoir malgré toutes les remarques, malgré leur pauvreté humiliante pour la haute noblesse. Il leur doit le respect, ne peut concevoir de les voir dépouiller à leur tour. Mais il sait aussi que l’envie sourde de devenir brûle en lui, que cette ambition le dévore. Et il ignore  s’il peut assouvir cette faim en restant à la place que l’on accorde au Buffenoir. Sauf qu’il ne pourra jamais trahir sa famille n’est-ce pas ? Honori Fidelis, l’accroche à cette vie, un ancrage dans son être qu’il doute parvenir un jour à se défaire. Il est perdu Anselm, mais la traîtrise ne fait encore pas parti de lui.
L'écrivain anonyme PSEUDO / PRÉNOM •  Fyema / Audrey . ÂGE • À l'aube de la vingtaine !PRÉSENCE • ... / 7 jours COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM • J'ai connu la première version, mais je n'ai jamais vraiment rp en fait, donc me voilà pour rattraper le coup !COMMENTAIRE(S) •  brille  (oo)  Tag chevalisse sur Ad Astra 523538645  AVATAR • Clément Chabernaud CREDITS • #CHEVALISSE MOT DE LA FIN • Yoyo !
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